Tunisie : de quoi la transition énergétique est-elle le nom ?
La transition énergétique, c’est-à-dire la modification du système énergétique actuel, qui repose sur l’utilisation de ressources énergétiques non renouvelables, vers un système énergétique recourant principalement à des ressources renouvelables, représente un réel enjeu national et international.
La plupart des pays du Maghreb visent l’augmentation graduelle de la part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique. L’Algérie et le Maroc investissent dans les énergies renouvelables, tandis que la Tunisie leur emboîte le pas à moindre échelle. Mais cette transition énergétique est qualifiée de bloquée en Tunisie, puisque les différentes initiatives et les politiques publiques conçues pour accélérer la transition énergétique au cours des dernières décennies n’ont pas réussi à assurer l’expansion du secteur des énergies renouvelables dans le pays.
Du côté européen, des efforts ont été déployés pour étendre la production d’énergies renouvelables au-delà de ses frontières. De grands projets tels que Medgrid, le Plan Solaire Méditerranéen, ou encore l’initiative industrielle Desertec (Dii) visent à exploiter le désert du Sahara pour produire d’importants volumes d’énergie solaire destinés à l’exportation vers l’Union Européenne.
En parallèle, on observe aussi depuis quelques années un renforcement de la tendance mondiale vers l’investissement dans les énergies renouvelables, qui tient d’une part à l’intérêt et l’engagement accrus des bailleurs de fonds internationaux, des institutions financières et des investisseurs privés en faveur des projets d’énergies renouvelables, et d’autre part à l’urgence climatique et à l’impact négatif du changement climatique sur la disponibilité des ressources en énergie.
Dans ce contexte général, nous proposons dans ce papier de dresser l’état des lieux de la transition énergétique en Tunisie, et d’analyser les différents niveaux de son blocage tout en formulant un certain nombre de recommandations.