Ben Ba Bato’ (Étranger)

avril 2024
Titre du film
Ben Ba Bato’ (Étranger)

 

Réalisation, pays
Réalisateur : Christophe Nyemeck, Cameroun, 2019 ; VOSTFR, 10 min

Synopsis
 À Douala, la plus grande ville du Cameroun, la vie n’est pas facile pour les migrant·es. La discrimination et l’exclusion viennent souvent s’ajouter à des conditions de travail déjà précaires. Le film témoigne d’une expérience à contre-courant, sans pour autant passer sous silence les difficultés auxquelles les migrant·es sont confronté·es. L’amitié étroite entre deux propriétaires de magasin, Ali le Guinéen et Bossis le Camerounais, est un hommage à l’acceptation, à l’amitié et à la résilience de l’âme humaine.

 

Le mot du réalisteur
“Avec ce film, nous voulions montrer comment les migrant·es parviennent à trouver des voies d’intégration, et aussi quelles mesures les autorités peuvent mettre en place pour arbitrer les conflits entre petit·es entrepreneur·euses locaux et immigré·es.”

 

Contexte
Ancienne colonie allemande (1884-1916), le Cameroun est une république née de la fusion de deux États séparés, le Cameroun oriental et le Cameroun occidental. Après l’unification du pays en 1972, le gouvernement francophone a tenté de gommer l’identité britannique de l’ancien Cameroun occidental. Les tensions qui en ont résulté se font encore sentir aujourd’hui. Le pays a fait la une des journaux en 2020, lorsque des milliers de Camerounais·es ont fui vers le Nigeria pour échapper aux violences incessantes entre les forces de l’ordre et les groupes séparatistes armés.

 

Malgré les crises et une pauvreté galopante, le Cameroun est une destination économiquement attractive pour les migrant·es de la région. Le pays est une terre de refuge de longue date pour les demandeur·euses d’asile et les réfugié·es en Afrique centrale. Douala, capitale économique du Cameroun, est un creuset de religions, de langues et de cultures. La ville a connu une énorme croissance démographique au fil des ans, mais certains services publics n’ont pas suivi le rythme de cette croissance. Ainsi, celles et ceux qui s’installent dans la ville à la recherche d’un refuge ou de la prospérité ont souvent du mal à gagner leur vie ou à s’intégrer à la population locale. Pour survivre à Douala, de nombreux citoyen·nes et migrant·es doivent travailler dans le secteur informel, ou se lancer dans l’entrepreneuriat.

 

Les migrant·es déjà défavorisé·es vivent pour la plupart dans des conditions précaires dans des bidonvilles, et se sentent stigmatisé·es, exclu·es et discriminé·es, une situation souvent aggravée par le mal du pays ou la dépression. Mais ce film cherche à montrer une facette plus positive de la migration.