Ma nouvelle vie européenne
Titre du film |
Ma nouvelle vie européenne
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Réalisation, pays |
Réalisateur : Abou Bakar Sidibé, Mali / Allemagne, 2019 ; VOSTFR ; 22 min
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Synopsis |
Une nouvelle vie semblait à portée de main pour Abou Bakar Sidibé, lorsqu’il est finalement parvenu à quitter le Mali pour l’Europe. Mais alors que son film sur son parcours vers l’Europe était diffusé dans le monde entier, le réalisateur vivait isolé dans un centre d’accueil pour réfugié·es en Allemagne. Ma nouvelle vie européenne est une réflexion narrative sur les frontières (in)visibles de l’Europe, et présente le fait de filmer comme un acte de résistance et de dépassement de soi.
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Le mot du réalisateur |
“Je pensais déjà tout savoir sur les frontières, après avoir passé 16 mois près de l’enclave espagnole de Melilla, à proximité de l’un des dispositifs frontaliers les mieux gardés au monde… Mais après deux ans en Allemagne, j’ai pris de plus en plus conscience à quel point l’Europe est traversée par des frontières invisibles.”
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Contexte |
Ce film est la suite du documentaire primé Les Sauteurs, qui retrace le parcours dramatique d’Abou Bakar Sidibé du Mali vers l’Europe, en passant par le Burkina Faso, le Niger, l’Algérie, le Maroc et enfin l’enclave espagnole de Melilla.
Si l’Allemagne a inscrit le droit d’asile dans sa constitution, dans la pratique, celui-ci n’est accordé que relativement rarement, car il ne s’applique pas lorsque les personnes en quête de protection atteignent l’Allemagne par voie terrestre. Alors que, selon le HCR, l’Allemagne occupait fin 2017 le sixième rang mondial des pays d’accueil, avec 970 000 réfugié·es, le pays ne fait pas preuve d’une grande disponibilité d’accueil, avec une moyenne de 11,6 réfugié·es pour 1000 habitant·es en 2017. Les migrant·es sont en outre confronté·es à une multitude d’obstacles, lorsqu’il s’agit d’obtenir un statut de séjour légal et de s’intégrer dans la société. Ce n’est que depuis quelques années que les voix des personnes de couleur et/ou issues de l’immigration se font davantage entendre dans la société allemande. Ils et elles luttent pour surmonter l’exclusion raciste structurelle qui règne dans une société majoritairement blanche. C’est le cas d’Abou Bakar Sidibé : “Je ne suis pas venu en Europe pour gagner un peu d’argent. Je suis venu pour trouver un refuge et un avenir. Je ne peux pas accepter ce système. Cette suite de mon premier film Les Sauteurs est un acte de résistance. En me faisant entendre, je sors de la niche à laquelle on m’a assigné. Et je m’adresse au monde, pour lui montrer que nous sommes ici, en vie, et que nous n’abandonnerons pas notre quête d’un avenir et d’une vie normale.” Abou vit en Allemagne avec un statut de séjour de protection temporaire, et a reçu en 2021 une bourse artistique du Sénat de Berlin. |