Exilées

Titre du film
Exilées

 

Réalisation, pays
Réalisatrice : Ager Oueslati, Algérie, 2019 ; VOSTFR ; 14 min

Synopsis
Le film dresse le portrait de deux femmes lors de leurs séjours au Niger et en Tunisie. Les deux protagonistes, Prisca et Gift, sont déjà loin de chez elles, mais encore tout aussi loin de leur destination finale. Toutes deux racontent les dangers auxquels sont confrontées les femmes en exil, la route incertaine et dangereuse entre le Niger et la Libye, et confient leurs peurs, mais aussi leurs rêves.

 

Le mot de la réalisatrice
“J’ai été étonnée de constater que ce sont presque toujours des migrants et des réfugiés de sexe masculin qui répondent aux questions des journalistes, très rarement des femmes. Pourtant, ces dernières sont filmées par les médias internationaux lorsqu’elles descendent des bateaux de réfugié·es, parfois avec des enfants, quand elles ont la “chance” de survivre à la traversée.”

 

Contexte
Depuis des siècles, les pays d’Afrique du Nord et de l’Ouest et la région du Sahel sont une importante plaque tournante pour le commerce interrégional, mais aussi un lieu de passage pour les voyageur·euses et les exilé·es venu·es de partout. L’externalisation du contrôle des frontières de l’UE, qui vise à éloigner à tout prix les réfugié·es et les migrant·es du sol européen, ainsi que les guerres civiles et les guerres par procuration en Libye et au Mali ont transformé la région en un laboratoire du contrôle des frontières. Dans les États d’Afrique du Nord et du Sahel, les personnes exilées sont exposées à la violence, à l’exploitation, à l’arbitraire des États, à la pauvreté généralisée et même à la torture. Depuis des années, les médias locaux et internationaux relatent de plus en plus le parcours des ressortissant·es africain·es vers l’Europe, mais les récits concernent le plus souvent des hommes. Si les femmes ont la possibilité de s’exprimer, elles sont souvent présentées comme des victimes impuissantes, ou d’une manière qui pourrait nuire à leur projet migratoire.

Le film Exilées veut faire entendre la voix des femmes en exil, et montrer les réalités qui sont les leurs. Que vivent ces femmes le long de leur parcours migratoire, et pourquoi prennent-elles le risque de s’exposer à des violences sexuelles durant leur dangereux périple vers le Nord ?

Ce film, pour lequel la réalisatrice a fait des recherches au Nigeria, en Tunisie et en Algérie, est dédié à Prisca, originaire de Côte dʼIvoire. Après le tournage, Prisca sʼest noyée en tentant la traversée de la Méditerranée. Elle est enterrée en Italie.