Ahlou al-Kahf (Compagnons de la caverne)
Titre du film |
Ahlou al-Kahf (Compagnons de la caverne)
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Réalisation, pays |
Réalisateur : Fakhri El Ghezal, Tunisie, 2019 ; VOSTFR, 18 min |
Synopsis |
Tourné en noir et blanc avec une caméra Super 8, le film est une lettre ouverte du réalisateur Fakhri El Ghezal aux rappeurs Jojo M et Galâa. Au fil de ses souvenirs, il suit les traces de ses deux amis partis de Redeyef, ville minière en Tunisie, pour tenter la migration irrégulière vers la France et la ville de Nantes, où ils vivent aujourd’hui. |
Le mot du réalisateur |
“Ahlou al-Kahf dresse le portrait d’une génération désabusée qui a perdu tout espoir – et ce, dans une région minière prospère où l’argent coule à flots grâce à l’exploitation du phosphate, mais où aucun bénéfice ne revient aux habitant·es.”
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Contexte |
La ville de Redeyef est située dans le bassin minier du gouvernorat de Gafsa, l’une des régions les plus marginalisées de Tunisie. La région est forte d’une longue histoire de résistance, depuis l’Antiquité jusqu’au soulèvement populaire de 2010 et la révolution de 2011 qui en a découlé.
Gafsa est l’une des régions les plus riches de Tunisie en termes de ressources naturelles, car elle dispose d’énormes gisements de phosphate et des industries qui y sont liées. La Tunisie a longtemps été l’un des leaders mondiaux dans ce secteur. Aujourd’hui encore, les revenus tirés de l’exploitation du phosphate peuvent contribuer jusqu’à 45% des performances économiques totales du pays. Pourtant, la région minière reste paradoxalement en marge du développement national, car peu d’investissements significatifs sont réalisés dans les infrastructures et les services publics.
Cette problématique déjà ancienne laisse des marques, notamment chez les jeunes. À Gafsa, le taux de chômage (plus de 25%) est plus élevé que la moyenne nationale (18%), et les chiffres sont encore plus alarmants parmi la jeunesse. Face à ces réalités, les jeunes expriment leur mécontentement et leurs critiques par le biais de formes d’expression artistique, et s’organisent en mouvements sociaux. Mais beaucoup abandonnent aussi, déçus, et se tournent vers ce qui semble constituer leur dernier espoir : l’émigration.
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