Syncope (Syncopation)

Titre du film
Syncope (Syncopation)

 

Réalisation, pays
Réalisateur : Charles Tshuma, Afrique du Sud, 2019 ; VOSTFR ; 15 min

Syncope (Syncopation)

Synopsis
Suite à une inquiétante manifestation contre les immigré·es, un réfugié ivoirien ose s’aventurer hors de son atelier de maroquinerie où il travaille depuis 7 ans, et commence une marche à travers la ville de Pretoria, en quête de contacts humains.

 

Le mot du réalisateur
 

“Je voulais raconter une histoire personnelle, une histoire qui tente de dépeindre des facettes plus positives de la migration, et qui montre ce qui se passe au-delà du processus douloureux d’apprentissage de la cohabitation, de la relation avec l’Autre et de la tolérance.”

 

Contexte
L’Afrique du Sud est confrontée à des enjeux sociaux complexes tels que les inégalités, la pauvreté, un faible niveau d’éducation et un taux de chômage extrêmement élevé. Un défi de taille pour une économie en pleine croissance et son système d’aide sociale, qui restent soumis à une mauvaise gestion et à la corruption.

 

Pourtant, l’Afrique du Sud est la destination et le lieu de résidence de nombreuses personnes migrantes en provenance d’autres pays africains. Entre 2010 et 2017, le nombre de migrant·es présent·es dans le pays est passé de deux à quatre millions. En parallèle, les cas de violence xénophobe se sont multipliés, alimentés par la conviction que les migrant·es, en particulier celles et ceux en provenance d’autres pays africains, sont responsables des problèmes sociaux et économiques du pays (Pew Research Center).

 

Les agressions et manifestations xénophobes ont atteint leur funeste apogée en 2008, lorsque 62 personnes ont trouvé la mort en quelques semaines. Elles ont repris en 2015 et 2019, et ont dégénéré en pillages d’entreprises étrangères et en violentes agressions contre des étranger·es. Ces cycles de violence xénophobe ont conduit à des meurtres horribles et à l’expulsion de milliers d’immigré·es, principalement africain·es. Malheureusement, le motif xénophobe est souvent occulté dans les statistiques sur les agressions, les meurtres et les vols, qui se sont alors considéré·es que sous l’angle de la criminalité et de la délinquence et dont la cause est minimisée, notamment par les représentant·es du gouvernement. Cela occulte le fait que “nous [les Sud-Africain·es] n’avons pas réussi à faire face de manière adéquate aux inégalités structurelles de notre pays, et à améliorer les conditions socio-économiques qui constituent le terreau de la violence” (extrait de la préface du livre “[Br]other” de Justice Edwin Cameron (2021)).